martine bénabou
 

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atelier techniques de gravure  
     
 

pourquoi la gravure?

 
 

 

Après avoir longtemps pratiqué la peinture et le modelage, j'ai choisi de m'exprimer par la gravure parce que cet art offre une grande richesse de moyens et une esthétique propre, à nul autre comparable. C'est la synthèse du dessin, de la peinture et de la sculpture auquel on ajoute une complexité technique et une dimension supplémentaire de magie.

Quelque soit la technique d'estampe, la démarche se décompose en trois étapes : l'élaboration du projet, la réalisation de la matrice gravée et le tirage de l'estampe.

La première étape nécessite croquis, dessins préparatoires pour m'imprégner du sujet. Ces dessins sont des supports de recherche qui serviront de base au graphisme exécuté sur la plaque.

La deuxième étape exige de la rigueur, de la patience et un savoir-faire technique long à maitriser. Tout cela est largement compensé par l'émotion que j'éprouve dans le rapport physique tenu avec la plaque (rapprochement avec la sculpture).

Graver, c'est creuser un sillon, « une taille », c'est à dire exercer une agression et laisser une trace ineffaçable sur le matériau. C'est un geste primaire.

Graphiquement, je détermine le choix de la technique utilisée par la recherche de densité des noirs, l'utilisation de la couleur, les effets minimalistes, la figuration précise ou déformée, la trace ou au contraire l'effacement du sujet.

Pointe-sèche, eau-forte, aquatinte, linogravure me permettent de jouer du contraste Blanc-Noir, projetant la figure humaine dans l'ombre ou la lumière. Les formes sont volontairement simplifiées pour une mise à nu du Sujet.

De tout ce lent processus naît la matrice de l'œuvre qui trouvera sa finalité dans une impression sur papier.

Sous la pression du rouleau, le support papier épouse parfaitement la plaque altérée, meurtrie, griffée. C'est dans ce dernier acte que la création touche au mystère et à la magie.

Le transfert de l'encre s'effectue d'un matériau à l'autre dans une ultime tension extrême. Le papier porte la mémoire inversée d'un geste matriciel ineffaçable. Les valeurs de gris et l'intensité des noirs restituent la puissance agressive du geste du graveur, des différentes morsures et l'expressivité propre du matériau.

Sous les gestes fascinants et sensuels de l'imprimeur, l'œuvre naît de l'alchimie secrète qui s'opère entre la matrice, l'encre et le papier.

Instant magique et révélateur où le graveur retourne l'estampe pour découvrir le résultat !

   
     
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